SIMON FEYDIEU
arts visuels
Sculpture en extérieur devant l’Hôtel de Ville
MUMMY II, 2025
Impression sur aluminium, bois – 2,5 x 1,5 x 1,4 m
Mommy II, sculpture résolument moderniste dont le titre fait clin d’œil autant aux araignées géantes de Louise Bourgeois qu’au film éponyme de Xavier Dolan, semble se déplacer dans le jardin. Si l’on croit reconnaître les photographies assemblées sur l’exosquelette de cette sculpture tripode, elle n’en reste pas moins inquiétante. Elle révèle le goût de l’artiste pour le cinéma d’horreur et la digitalisation des effets spéciaux. Mommy II, sculpture mutante, traite de notre rapport au corps et à ses états transitionnels, comme dans certains films des cinéastes David Cronenberg (Videodrome, Existenz, The Fly…), John Carpenter (The Thing, Christine) ou plus récemment Julia Ducournau (Grave,Titane, Alpha…).
En croisant low culture et histoire de l’art, Simon Feydieu s’inscrit dans une démarche proche du duo suisse Peter Fischli et David Weiss, dont les Équilibres révélaient avec humour et poésie la banalité du quotidien. Adepte du Do It Yourself1 depuis le début de sa pratique, Simon Feydieu fonctionne par opportunisme à l’atelier. Il développe depuis peu des techniques plus artisanales, comme la sculpture en bas-relief au ciseau à bois, tout en récupérant des matériaux aussi bien modestes que nobles. Lui aussi assemble, à la manière de collages en volume, des objets familiers, a priori sans qualités artistiques. Il cherche ensuite le point d’équilibre qui permettra à la sculpture de tenir debout. Sans passer par l’étape de la maquette, l’artiste compose ses œuvres de manière organique, comme pour mieux leur insuffler une attitude, une ébauche de mouvement, une démarche. Elle se métamorphose alors en silhouette entre l’insecte et l’humain.
TEARS FOR TREES, 2025
Impression sur aluminium, bois – Dimensions variables
Au-dessus de nos têtes, suspendues dans les arbres, une multitude de gouttes géantes crée un décor étrange. Installées là où l’on s’attendrait à voir une guirlande de Noël, ces formes évoquent des chrysalides ou des nids d’insectes encore méconnus. La sculpture Mommy II semble avoir semé des graines qui poursuivent leur évolution de manière autonome. Une image est contrecollée sur une face de chaque larme : une photographie de sculptures en argile réalisées par Simon Feydieu, d’ossements ou d’objets. L’échelle de ces images nous échappe et produit un effet de trouble. Impossible de faire la mise au point et de comprendre ce qui se passe au premier, au second ou au troisième plan.
Le dessin graphique des branches immobiles, plus ou moins dénuées de feuilles, contraste avec le léger mouvement des sculptures et leur supposée « mollesse ». Là encore, comme dans le film Halloween de John Carpenter, un glissement s’opère entre la fête supposée joyeuse et le décor inquiétant de film d’horreur. Les larmes de cet arbre font écho à la crise écologique que nous vivons ; elles évoquent la fragilité des écosystèmes et la manière dont la nature elle-même est en pleine mutation.
Écouter la visite audio :
+ lundi 17 novembre à 20h
Œuvres dans l’espace public et goût du scandale
conférence à l’École Municipale d’Arts Plastiques par Leïla Couradin, en écho avec l’exposition
VERNISSAGE
samedi 4 octobre • dès 11h
durée
Du 4 octobre au 17 novembre
tarifs
entrée libre
l'artiste
dossier de presse